L'odyssée des gènes

Couverture du livre L'odyssée des gènes

Voici le premier livre terminé en 2021 et il est fort probable qu'il apparaîtra dans mon top des livres de 2021 tellement ce livre m'a passionné.

Avec L'odyssée des gênes, Évelyne Heyer nous emmène dans un double voyage; en effet on parcourt à la fois les 7 millions d'années d'histoire de l'humanité mais aussi le globe à la découverte des lieux et des migrations qui ont marquées l'évolution de notre espèce et qui nous ont amené à coloniser l'ensemble de la planète. Comme le titre l'indique, ces pérégrinations s'effectuent à travers le prisme des gènes dont l'étude a permis d'affiner et a même parfois bouleversé notre compréhension de notre évolution et de la colonisation de la planète.

On part donc à la découverte des origines africaines du genre Homo, des multiples sorties d'Afrique qui ont permis l'émergence de Homo neanderthalensis (Néandertalien ou Homme de Néandertal) et de Homo denisovensis (Dénisovien ou Homme de Denisova), de l'hybridation entre Homo sapiens (nous !) et ces espèces mais aussi avec d'autres dont on n'a encore trouvé aucune trace archéologique. Les gènes permettent aussi de retracer les grandes étapes de la colonisation de la planète par notre espèce; de l'Afrique à l'Asie puis l'Australie et peu après l'Europe puis bien plus tard l'Amérique et encore bien plus tard (mais presque trois millénaires avant les grands navigateurs…) les îles du Pacifique. L'autrice retrace également les origines de populations beaucoup plus restreintes comme celle de la Nouvelle France issue d'une poignée de fondateurs et des Filles du Roy ou de l'Islande en grande partie descendante des Vikings ou encore que l'on descend tous de Charlemagne. On apprend également l'influence forte de certaines pratiques socioculturelles sur la génétique. Par exemple, j'ai découvert que dans une vallée à environ 50 kilomètres de chez moi, une maladie génétique était sur représentée a priori en raison du mode de transmission traditionnel des terres qui influe sur le succès reproducteur localement et implique une forme de dérive génétique malgré un brassage de population normal. Au fil des pages, on apprend également que la peau claire est une évolution relativement récente du genre Homo Sapiens ou encore que les yeux bleus apportent pas spécialement d'avantage évolutif et donc que le maintien de cette caractéristique dans la population serait dû à un meilleur succès reproducteur…


Bref, si comme moi, l'histoire humaine vous passionne ou vous intrigue, ce livre est fait pour vous ! Et même si le sujet est un peu pointu, il reste tout à fait accessible sans avoir de connaissances pointues en génétique.